Irlande du Nord : Belfast et la route des géants
Pâques approche, Week-End de 3 jours en vue (j’ai du travailler ce vendredi…). Les amis ne veulent pas bouger, ils ont préfèrent rester sur Dublin pour Paques. Mais moi, impossible de rester plus de temps dans mon studio, il faut que je m’évade. Direction la gare routière, je regarde les horaires de départ et les temps de voyage…. Ce sera pour Belfast, le bus part dans 30 minutes, et le trajet ne dure pas trop longtemps.
Le bus, c’est sympa : ça permet de regarder le paysage, les infrastructures. Je pense rentrer en train, cela me donnera deux points de vues différents du trajet.
Arrivée à Belfast : Déjà, très mauvaise impression. Je me suis fait injurier à la gare routière par des locaux qui m’ont pris pour un Irlandais. Visiblement, il y a des Irish qui montent pour Paques faire le coup de poing en souvenir du Bloody Sunday de 1972, et des irlandais du nord qui les attendent pur célébrer chacun à leur manière cet heureux événement. Ambiance… Et puis le quartier craint : il y a des mendiants partout, ça sent la pauvreté de banlieue, gros changement avec l’opulence et la bonne humeur Dublinoise. Je passe en baissant la tête, et demande mon chemin a un taxi : surprise, le quartier de banlieue pourri, c’est le centre ville… Il me conseille un hôtel, c’est décidé, je vais me faire plaisir, je vais au Jurys’In. Et hop ! Deuxième remarque : personne ne veut de mes euros. Il va falloir retirer au distributeurs des Livres Irlandaises. Génial…. Des sirènes de police partout, des jeunes désœuvrés qui visiblement provoquent du regard et cherchent le mauvais coup : ce soir, je reste à l’hôtel.
D’ailleurs il est très bien cet hôtel. Le restaurant est fabuleux, je me fais plaisir avec un bon poisson, des crevettes en entrée. Je passe au bar histoire de boire une petite vodka avant d’aller dormir, et hop ! mauvaise nouvelle de plus : ici, les bars sont.. fumeurs… Décidément, je ne supporte plus cette odeur de fumée de cigarette. Direction la chambre, un bon bain, et comme je suis fatigué, une bonne nuit de sommeil…..
Dimanche, visite de Belfast . Déjà, la ville est totalement morte. A part l’office du tourisme, le seul commerce ouvert est le MacDo du centre ville. Je décide de faire un tour de la ville en bus avec commentaires. 1h30 pour voir le quartier et le quai où le Titanic a été construit, et pour visiter la ville. C’est impressionnant. Belfast respire la guerre. Les postes de polices ressemblent à des bunkers. Il y a encore les séparations entre les quartiers catholiques et protestants, qui sont fermés la nuit. Les rues sont parsemées de mémoriaux, peintures, gerbes de fleurs en hommage aux morts. La guide nous annonce fièrement qu’avec le futur immeuble qu’ils sont en train de construire sur notre droite, Belfast en sera à son troisième immeuble avec devanture en verre, ce qui prouve bien que la paix est là et que les voitures n’explosent plus dans les rues. S’il y a des hélicoptères dans le ciel, et si on voit un barrage routier au loin avec des gyrophares et des uniformes partout, c’est pour être sur que les fêtes de Pâques se déroulent dans le calme, et que c’est pour ça qu’il n’y a personne dehors dans les rues. Re-ambiance…
Donc, devant l’enthousiasme général, la joie de vivre et la bonne humeur ambiante, je me suis enfuis. Direction la gare, et j’ai pris un train pour Portrush, sur la cote, en direction du site naturel The Giant’s Causeway.
Le long de la voix ferrée, le relief nous nargue avec sa colline en forme de tête de géant …
Arrivée à Portrush et là, changement d’ambiance radical : il y a du monde partout, c’est la fête totale dans les rues, avec une grande découverte, une fête foraine couverte. Si si. Avec des trains fantômes et des manèges qui secouent les gens en l’air, mais dans une salle fermée au plafond haut. Nous sommes à la pointe Nord de l’Irlande, il faut froid, et je pense qu’il doit pleuvoir souvent. Mais c’est rigolo et intéressant à voir.
Seul soucis, tout est complet : plus de chambres d’hôtel, plus de place en BedAndBreakfast. Et grosse farce, après 18h, il n’y a plus ni train ni bus. Je tente de persuader un taxi de m’emmener au village voisin pour que je trouve un hôtel, celui ci est incompréhensible, fais tout pour que je ne le comprenne pas, sait très bien qu’il n’y a que lui dans les environs, et me prends 12 livres ( !!!!) pour me laisser 1 km plus loin devant un hôtel en refusant de m’attendre. Hôtel bien évidemment complet, cela va sans dire, perdu en pleine nature et bien loin de toute trace de civilisation. Le gentlemen…. Heureusement que les hôtesse de l’hôtel, adorables, me trouvent un BedAndBreakfast disponible et un chauffeur de taxi de leur connaissance qui lui, c’est révélé être très sympa. Même si ici, les taxis n’ont pas de compteurs visibles par le passager et qu’il n’est donc pas possible de savoir combien coûte réellement la course.
Le BedAndBreakfast est superbe. Une chambre avec lit double, une sale de bain avec baignoire, un salon, une cuisine équipée, une télé avec le satellite, pour 33 Pounds
(~52 €). Du bonheur. Des gens gentils bien qu’un peu froids, mais je ne ferais pas le difficile. Sauf que… le système de douche de la baignoire est très original : un boîtier sur le mur est activable via un cordon qui pend du plafond. La température se règle via des boutons rotatifs, ainsi que la puissance de débit de la douche. C’est original. Le grésillement, les éclairs bleus et la fumée noire au milieu de ma douche, ça aussi, c’est très original. Panique à bord, eau + électricité d’un système défaillant ne font généralement pas bon ménage. Je coupe l’alimentation via le câble qui pend du plafond, sort de cette baignoire, et heureusement, j’étais rincé, je peux donc m’enfuir de ce lieu très dangereux avec de l’eau partout par terre. Ah tiens, le tuyau d’évacuation du lavabo est déboîté aussi, c’est pour cela qu’il y a de l’eau partout… Ils doivent savoir que je suis catholique, c’est un complot des protestants.
Décollage 9h. Taxi, arrivé à la route des géants a 10h, je dois être un des premiers. Le temps digne d’un mois de décembre en Bretagne est assez frais finalement. Voir même limite froid.
http://www.google.ie/search?hl=en&q=giant+causeway&btnG=Google+Search&meta=
En anglais, ils disent « The Giant’s causeway ». C’est un endroit superbe. Au niveau volcanique, il y a visiblement eu de grosses éruptions là bas il y a bien longtemps. Fait original, la lave en séchant a fait des colonnes a 6 cotés, en s’enfonçant dans la mer, comme une route dallée qui irait vers l’écosse…. C'est très beau, l’endroit dégage un sentiment à la fois de paix et de puissance. Debout sur les dalles et face à l’océan, je goutte ce lundi de Pâques…
Il faut maintenant partir. 1h30 de train pour regagner Belfast, puis 2h30 pour retrouver Dublin. Le Week-End aura été riche en émotion. Les Irlandais du Nord sont quand même globalement moins sympas que les Irish et ils ont un accent à faire croire qu’ils font exprès de prononcer les mots différemment. Par contre, là bas aussi, l’île est superbe. La campagne Irlandaise est magnifique, une des plus belle du monde si ce n’est la plus belle. Promis, le prochain long Week-End, je vais à Cork, Galway et le Connemara. Tout cela est trop beau et mérite d’être vu en vrai.
Et en passant (mais juste en passant alors…), il faut voir Belfast et les cicatrices de la ville pour comprendre un peu l’histoire de ce peuple. Les dirigeants protestants et catholiques ont accepté pour la première fois il y a 10 jours de s’asseoir à la même table et de tenter de gouverner ensemble. Bravo. Vu l’ambiance générale, cela ne doit pas être facile. Mais tous nos espoirs de paix sont avec eux.
@ ++
Stef
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