Dimanche 10 Août 2008 - Voyage

Philippines: Boracay, Hong Kong, Macau, Palawan, Manilles [English version online] [Videos online]


=> English Version <=

Salut

De retour de vacances extraordinaires où de nombreuses choses se sont passées. Pour résumer, je suis amoureux d’une jeune femme Pilipino, j’envisage de monter une association d’aide aux victimes de Kalibo du Typhon Franck, j’ai pris 12 avions en 23 jours (argh..) et j’ai visité Boracay, Hong Kong, Macau, Palawan et Manille.

Le voyage s’est décomposé en plusieurs étapes :

1/ voyage aller

Dublin Amsterdam => 1h15
Amsterdam : 6 heures d’attente. J’en ai profité pour embaucher un taxi et faire une visite de la ville. J’ai vu le centre ville, le moulin, le stade, et les quelques trucs que l’on peut voir lors d’une visite express de 3 heures en voiture.
Amsterdam-Manille => 12h


2/ Arrivée à Manille

http://fr.wikipedia.org/wiki/Manille

L’aéroport de Manille est chiant. Il n’y a rien à faire. Pas de magasins. Des contrôles de sécurité partout. Il faut passer dans des portes avec scanneurs de bagages à tous les coins, et donc enlever sa ceinture et se faire fouiller en permanence. Ils sont complètement tarés avec la climatisation, il fait 35 degrés dehors et 18 à l’intérieur. Les employés portent des pulls et des manteaux pendant que les usagers risquent leur vie et la pneumonie à chaque séjour dans les bâtiments. Heureusement que ca parle anglais, et qu’il y un petit coin au sous sol pour s’asseoir avec un jus de fruit et un peu de riz. 4 heures de transit à attendre avant de rejoindre Caticlan pour aller à Boracay en bateau. L’occasion de relire les détails sur les Philippines, ancienne colonie Espagnole, dont l’Anglais est devenu la deuxième langue, population chrétiennes très croyante proche de la culture américaine et européenne. Et c’est vrai qu’ils parlent tous anglais, et les panneaux d’appels à l’honnêteté sont présents partout. Je les aime déjà.

3/ Boracay
http://en.wikipedia.org/wiki/Boracay
http://wikitravel.org/en/Boracay

Boracay est l’une des plus belles plages du monde, plusieurs km de sable blanc donnant sur une eau de cristalline. Le sable a pour particularité de ne jamais être brulant, et c’est appréciable. Une étude de Yahoo l’a placée en tête des endroits à voir et où aller en 2007.

Il y a beaucoup à dire sur Boracay : ce fut peut être le paradis il y a quelques années, mais c’est devenu le Saint Tropez de l’Asie. La plus grande misère côtoie l’indécence des grands hôtels friqués. Des enfants font la manche pour «pouvoir aller à l’école le lendemain ». La mer n’est plus visible depuis le chemin qui longe la plage, car ils ont mis des murs en bambou pour protéger du vent les restaurants et terrasses des hôtels. Les vendeurs à la sauvette se multiplient et se battent pour proposer montres, lunettes de soleils, massages, jets ski, excursion en mers, DVD, bref, tout et n’importe quoi. Et ils sont super intrusifs. Lorsque le matin j’allais respirer sur le balcon face à la mer après le réveil, les vendeurs me saluaient depuis le sol et se battaient pour me proposer un jet ski. Une fois, je suis allé nager un matin a 10heures, et en me retournant depuis les vagues, j’ai vu un individu posté près de ma serviette me faire des grands signes et m’appelant en criant. Je suis revenu pour voir ce qui ce passait. Il voulait simplement me proposer une excursion en mer, comme ses 450 autres collègues rodant sur la plage en quête de client. Bref, de ce point de vue là, Boracay est une catastrophe pour ceux quoi espèrent se couper du monde et se reposer.

Par contre, pour faire la fête, c’est quel que chose. Les discothèques et bars locaux offrent des possibilités d’orgies mémorables à des prix défiants toute concurrence. Les gens sont gentils, simple, affectueux. Il y a des musiciens fabuleux qui jouent tous les soirs, avec qui il est possible de partager quelques heures de bœuf face à la plage et aux touristes. Merci d’ailleurs aux musiciens de chez Charlez de m’avoir accueillis et de m’avoir permis de jouer 2 heures avec eux un mardi soir en me prêtant une guitare pour que je puisse vous rejoindre, vous êtes fabuleux les gars.

Et puis… Et puis à Boracay, il y avait Ligaya, de Kalibo. Une perle de 24 ans, venu chercher du travail après que sa ville ait été touchée par le Typhon Franck. Nos regards se sont croisés le deuxième soir. Elle ne m’a plus quitté. Elle chantait en permanence « every breath you take » du groupe The Police. Ecrire ces lignes me rappelle qu’elle est loin, qu’elle est superbe, et que notre histoire est belle.

Il y avait pourtant de quoi douter. Elle me raconte que la maison familiale a été détruite par le Typhon 3 semaines avant, mais que trouver du travail c’est dur car comme tout le monde dans sa ville a entrepris a peu près la même démarche et qu’elle est peu diplômée, ce n’est pas facile. Je la teste, elle honnête. Elle ne voit pas le mal, ou très peu. Elle a plusieurs fois l’occasion de me dépouiller (ou de croire qu’elle le peut), elle ne le fait pas. Elle me plait. Nous nous rapprochons. Un peu perdue, elle a de récentes mauvaises fréquentations dont je la sépare.

Ceci dit, j’avais pris un billet pour aller visiter Hong Kong, donc… Et bien au revoir, je m’en vais, je vais à Hong Kong. Grande surprise, les adieux sont déchirant, nous nous sommes attachés, plus que je ne m’y attendais. Je lui donne l’équivalent de quelques mois de salaire local pour qu’elle rentre chez elle en attente de jours meilleurs. L’avion attend, il faut partir. Mais quelque chose s’est passé. L’avion pour Manille est minuscule, 17 places et 5 passagers. Il pue l’essence, fait des bruits bizarres et bouge terriblement. Je suis heureux d’arriver en vie à Manille, mais je pense à Ligaya.

4/ Hong Kong

http://en.wikipedia.org/wiki/Hong_Kong

Hong Kong (Video)

L’aéroport est ultra moderne, avec un métro interne permettant de relier les diverses parties. Tout est clinquant.

Arrivée à l’Hôtel Regal Oriental. La chambre est petite mais impressionnante de modernité et d’astuces pour optimiser l’espace. Il est tard, il faut dormir, le lit est correct.

Le deuxième jour sera consacré à une visite de Hong Kong par mes propres moyens. Rien ne vaut la plongée en apnée pour se faire une idée.
Hong Kong, c’est la Chine. Ou tout du moins, cela le sera dans 30 ans selon le traité actuellement en cours. D’ailleurs, tout est écris en Chinois partout, il y a très peu d’Anglais, l’influence Anglaise s’efface. Sauf bien sur au Computer Center, le centre de la vente de gadget électroniques de l’Asie. Difficile de trouver mieux sauf à aller à Taipei à Taiwan, mais la différence est paraît il assez faible. Je me fais plaisir avec l’acquisition de deux gadgets fabuleux :
Une caméra Sanyo Xacti VPC-CG65EX avec une carte de 8Gb et deux chargeurs pour un peu moins de 200€. C’est génial, super simple, ca enregistre directement en mp4, et via le câble usb n’importe quel ordi accède aux photos en jpg et aux films mp4 comme si c’était une clé usb. Fabuleux.
Et puis un clavier http://www.prodikeys.com/ , ordinateur + midi, totalement fou, je ne résiste pas je me le prends pour un peu moins de 20€. Vive l’Euro fort. Aucune idée de comment je vais pouvoir le transporter, mas il était impossible de résister devant un truc pareil.
Ensuite, il faut manger. Donc, direction les restaurants du coin. Ils sont chinois. Je veux dire, VRAIMENT chinois. Le menu est en chinois, les serveuses parlent pas Anglais, y a pas de couverts et uniquement des baguettes. Difficile d’expliquer que je suis végétarien, mais en montrant les images on finit par se comprendre. Le soir, une petite virée dans le chaud Hong Kong me rassurera : ici aussi les gens font la fête et savent se sourire autour d’un verre. Il ya ici aussi des musiciens fabuleux. Ce sera l’occasion de tester la Guinness locale (Pouah…) en découvrant une interprétation très réussie de Highway Star via un groupe local.

Deuxième jour, je m’offre une visite guidée cette fois ci. Direction le téléphérique de l’Ile de Hong Kong, avec visite d’un temple Chinois, vue de Hong Kong, explication historique et politique, visite de la vieille ville et du village flottant, une usine de création de bijoux avec ouvriers artistes et prix remarquables. Et pour finir, un petit marché local, avec, tadaaaa, des LYCHEES FRAIS !!!!!!
Le soir, je vais voir le Laser Show, un truc absolument édifiant. Tous les soirs à 20 heures, durant 25 minutes, les buildings de Hong Kong offrent un son et lumière. Cela veut dire que depuis les quais de la baie, les gens entendent de la musique via des hauts parleurs, et que tous les buildings de l’ile de Hong Kong s’éclairent, s’illuminent et clignotent en rythme avec en plus des laser gigantesques dirigés vers le ciel. Un truc dément à rester bouché bé, gratuit, journalier, rien que pour la frime. La quantité d’énergie utilisée est astronomique. Cela ne sert à rien. Et l’après-midi même nous avions eu un exposé sur la misère des logements sociaux où des familles de 10 personnes s’entassaient dans des appartements à pièce unique pour des sommes qui me semblaient considérables et difficiles à accéder pour les plus humbles. Hong Kong est vraiment la ville des contrastes et de l’indécence. En plus eux aussi ils conduisent du mauvais coté.

Par contre une pensée m’obsède, je pense à Ligaya en permanence. Je ne peux pas rester comme cela. J’annule mon projet d’aller à Singapour et de finir mes vacances à Phuket. Je vais aller la chercher chez elles et je vais lui proposer d’aller à Palawan avec moi. Elle me répond par sms qu’elle est d’accord si ce «grand miracle » se produisait. Il va falloir organiser tout cela.

5/ Macau

http://en.wikipedia.org/wiki/Macau

Macau (Video)

Mais tout d’abord, à 90 minutes de speed boat, il y à Macau. Se serait dommage de ne pas aller visiter Macau alors que je suis à Hong Kong. Il est samedi matin, je vais aller passer un samedi soir à Macau et je retournerais le dimanche à Manille.
Direction donc le quai d’embarquement, nouveaux formulaires d’immigration, tout ca…. Et.. début d’un vrai choc culturel.

Macau, c’est une ancienne colonie Portugaise. Enfin, cela l’a été, car aujourd’hui c’est vraiment la chine. Rien n’est en Anglais. Les gens ne parlent pas Anglais, ils fuient à mon approche. Les policiers répondent à mes demandent de renseignement d’un air suspect, puis m’accompagnent la main sur le revolver pendant que tout le monde s’enfuit sur notre passage. La Chine n’est pas une démocratie, les gens ont facilement peur, et tout est différent…
Tout d’abord l’hôtel. Etant occidental, j’ai eu droit à un sourire, un réel effort d’accueil, et un vrai lit. Enfin, un vrai lit… Disons que la tète collé contre le mur, le lit s’arrêtait à la mi-mollet. Le matelas était fait de briques, avec un rebord rigide surélevé de 1 cm qui m’a vrillé les jambes toute la nuit. Je remercie l’agent de sécurité qui passait toutes les 60 minutes dans tout l’étage en parlant fort dans son Talkie Walkie pour s’assurer que nous étions bien en train de tenter de dormir avant son passage. Le vrai délire a commencé le matin quand j’ai osé demander un petit déjeuné. Visiblement, en Chine, on ne déjeune pas. Un jus d’orange et un café ??? Non mais quelle drôle d’idée !!! A croire que ces gens de l’Ouest ne sont jamais content, pourtant, on leur a mis un frigo avec 2 canettes de Coca Cola comme chez eux, mais que veulent-ils de plus !!!

Ensuite, le centre ville. Sympa, mais a part la rue commerçante, y a rien. Si, il y a le musé, et quelques monuments. Mais impossible de trouver un endroit pour s’asseoir et souffler un peu sous la chaleur avec un jus de fruit, un thé, n’importe quoi, mais assis. En Chine, on ne s’assoit pas. On marche. Ou alors on rentre à la maison. Et puis hors de question de demander son chemin à un local, ils ne parlent pas Anglais, et quand on les approche ils se mettent à regarder partout autour d’eux d’un air effrayé avant de tenter de s’enfuir en regardant leurs pieds et en se recroquevillant sur eux même. Sympa….

Puis, surprise, Chelsea, le club Anglais, est en tournée en Asie et jouera le soir au stade local. Cela me permettra d ‘aller voir jouer Nicolas Anelka, Malouda et toutes les stars anglaise dans un stade bien remplis avec une ambiance bien sympathique. Et puis le billet n’est pas trop cher pour l’occasion, ce sont des dollars de Macau, monnaie de papier dont personne ne veut sur tout le reste de la planète.

Car effectivement, avec tous ces agents de sécurité, le stade est vraiment bien remplis. Il y en a partout. Autre surprise, autour du stade, il n’y a RIEN. J’ai trouvé un magasin, un salon de massage pour les locaux, et en cherchant bien, une espèce de brasserie dans une rue reculée. Ce sera la seule que j’aurais trouvée en toute une journée de recherche. Comme il y a 2 heures à attendre avant le match, je me fais masser par une chinoise qui me regarde avec des grands yeux, elle avait jamais du masser un européen avant, elle ne parle pas un mot d’Anglais, on communique par signes. Je voulais tester les massages locaux comme un local, c’est réussi. J’apprécie très peu les techniques chinoises de relaxation du dos. Visiblement, les Thaïlandais et les Philippins sont bien meilleurs. Je pense à Ligaya. Vivement demain que je quitte cet enfer.

Mais tout d’abord, un petit détour par les casinos. Macau est le Las Vegas de l’Asie, il y a des casinos partout qui s’illuminent dès la nuit tombée. C’est d’ailleurs assez impressionnant vue de nuit, on dirait presque Hong Kong by night. Je rejoins l’ile principale en taxi via un pond ondulé, visiblement une spécialité locale. Je rentre dans l’immense bâtiment MGM, décidé à jouer 200€, une fois dans une vie à Macau, après tout pourquoi pas… Et là, début de l’hallucination ultime. Il y a des tables de jeu et des machines à sous à perte de vue. Il y a au moins 7 étages en accès libre, les autres sont des cercles privés réservés aux adhérents. C’est bondé. Gigantesque. Tout le monde joue. C’est fumeur (Pouah…). Des serveuses passent avec des verres d’eau ou de thés qu’elles offrent aux gens, il n’y a pas de bar ou s’assoir et prendre un verre (ca devient une habitude). Et surtout, ca triche. Hallucinant comme tout peut être truqué partout. A se demander si les gens font exprès ou si réellement ils ne s’en rendent pas compte. Déjà, dès le début, je me fais arnaquer par le Casino. Un caissier m’explique qu’il faut changer mes Macau Dollars pour des Hong Kong Dollars pour pouvoir jouer. Il me pique déjà près de 20 euros pour l’occasion. Tout ca pour me rendre compte que les locaux, eux, jouent en Macau dollars sans aucun souci. Au fond de la salle, un panneau rappelle les accords Hong Kong<=> Macau et certifie l’équivalence des monnaies. Merci les gars…Ensuite, les locaux n’aime pas que je vienne sur leur territoire. Ils se mettent devant mois. Ici, seuls les Chinois gagnent. Il faut dire que niveau touristes typés européens, j’en ai vu que deux dans le bâtiment sur plusieurs milliers de joueurs, et ils faisaient un peu la tete eux aussi. Les gens comme nous, s’ils jouent, c’est pour aider les chinois à gagner. Je me fais avoir 2 fois. Puis je cesse de jouer, je regarde, et je commence à comprendre les techniques. Les agents de sécurité, les caissiers et les responsables des tables de jeu se parlent, ils échangent des signaux, des gestes discrets, des mouvements de tete. Je m’intéresse surtout à une variante du black jack car il me semble plus difficile de tricher avec des cartes qu’avec des systèmes de loterie électronique. Grave erreur ! En me positionnant dans les angles et en choisissant des positions où la musique et le bruit ambiant s’atténuaient, je pouvais entendre les mécanismes dans les boites à carte. Chacun mets sa mise, le croupier fait signe que les jeux sont fait, il regarde la table, décide qui gagne (banque ou joueurs), fait un mouvement du pied, la boite à carte vibre légèrement, puis il sort triomphalement les cartes qui permettent de décider des gagnants et des perdants. C’est fou. Certains sont très bons, très doués, font monter les enchères avant de ramasser des tapis bondées de jetons. D’autres sont fatigués et nonchalants et trichent mécaniquement de manière grossière. Je trouve une croupière peu douée, qui ne se cache même pas et mets toujours la banque gagnante du coté qui lui rapporte le plus. Je réussi à poser mes jetons sur la table après qu’elle ait bougée le pied et avant qu’elle ait fait le geste de fin de jeu. Le truc marche 3 fois. Visiblement ca déplait. Des gens apparaissent, se mettent entre moi et la table. Je me déplace. 3 gorilles me suivent en permanence. Je me place sur une autre table. Ca commence à craindre, on me bouscule, on me pousse. Je perds un jeton de 100, les gens se remettent à sourire. Ca devient rigolo. Je m’intéresse à une table ou l’activité est intense, ca crie, ca hurle, ca joue gros. Je me dis que dans ces conditions, mes 180 euros devenus 400 passeront peut être inaperçu. Je repère le chouchou de la croupière, celui qui gagne tout le temps. Et les autres, ceux qui râlent, car ils perdent tout le temps. A la dernière seconde, je pose tous mes jetons sur le tapis en suivant le supposé chouchou. Le temps s’arrête. Tout le monde se tait. La croupière stoppe, montre du doigt mon tas de jeton pour savoir a qui ils sont. Je lève le doigt. Tout va très vite. Un des agents de sécurité fait un rapide « niet » du doigt, la croupière rebouge le pied, les cartes sont impitoyables, mes jetons sont perdus, le chouchou perds sa mise et me lance un regard méchant, les précédentes victimes gagnent cette fois ci et me font des grands sourires. Mes jetons n’ont pas encore totalement disparu dans la boite de la croupière qu’un agent, une main sur mon épaule, me demande si je veux encore changer de l’argent et racheter des jetons. Je reste un peu, le chouchou continue de gagner, les autres de se faire dépouiller. Il est temps de rentrer à l’hôtel. La Chine me laisse à Macau un sentiment assez mitigé.

6/ Kalibo

http://en.wikipedia.org/wiki/Kalibo,_Aklan

Kalibo (Video)

Bravant ma trouille des avions, je prends un Macau Airline le dimanche pour rejoindre Manille. Un Typhon se dirige sur Taiwan. Le pilote nous annonce en décollant que nous allons devoir le survoler et que « errr, everything should be ok ». Ambiance… Arrivée à Manille, que je n’aime pas beaucoup, les vendeurs et porteurs ayant pour habitude de se précipiter sur les touristes. Traverser une rue est un challenge, les taxis stoppant au frein à main à la vue du touriste pour leur proposer des courses à des prix incroyables vers des hôtels soit disant fabuleux (car leur donnant une commission pour les clients amenés). Moi je veux juste traverser la route pour aller à l’agence de Cebu Pacifique pour décaler mon billet pour l’avion vers Kalibo à cause du retard de Macau Airline. Il n’y a qu’un avion par jour pour aller à Kalibo. J’envois un sms a Ligaya pour la prévenir. Il va falloir booker des avions pour Palawan dès que possible, et ca ne va pas être simple. Je vais arriver le Lundi, je repars en Europe le Jeudi de la semaine suivante soit 11 jours plus tard. Il va falloir aller vite, surtout qu’il va falloir avant tout lui faire faire sa pièce d’identité et donc jouer avec la bureaucratie locale.

Le lendemain, arrivée à Kalibo avec 2 heures de retard. Elle a emmené des membres de sa familles et veux que j’aille chez elle rencontrer tout le monde qui veut me voir. C’est une très mauvaise idée. Il est 11h30. Et puis la famille, moi, à cet instant ca me branche assez peu. Elle doit faire une attestation d’état civile à un premier endroit, avoir une attestation à un autre bureau, puis aller à la poste pour faire sa pièce d’identité qu’elle devra ensuite aller faire plastifier en ville. Ensuite, il va falloir trouver des billets d’avions pour Palawan pour partir si possible le soir. Je ne connais pas la ville et je ne suis pas du coin. Il y a du challenge dans l’air.

Le discours déplait mais ce n’est pas grave. Je comprendrais plus tard pourquoi. Donc opération Asterix à Kalibo avec Ligaya et son neveu Ronald qui sera notre guide. Nous faisons sa pièce d’identité, et établissons le parcours pour Palawan avec avion pour Manille le lendemain suivi d’un avion pour Puerto Princessa le mercredi. Il va falloir passer une nuit à Kalibo et une nuit à Manille et prendre 2 avions de plus.

Pendant cet après midi là, je découvre la réalité du lieu. La ville est dévastée, mais nettoyée. Les arbres et les toitures sont ravagés. Ville en bord de mer, Ils ont eu 2 mètre d’eau en 45 minutes dans les rues, sous des vents qui arrachaient les toitures et faisaient tomber les arbres. Le gouvernement estime qu’il faudra 2 ans pour reprendre économiquement le dessus et revenir au niveau de développement antérieur au typhon. La mairie est à moitié détruite, les arbres du devant ont quasiment tout arraché en tombant avec les racines et le poids des branches. Les débris sont partout mais proprement entassés et triés. Je suis impressionné à la fois par l’ampleur des dégâts mais surtout par la force de ces gens. Il n’y a aucun mendiant. Personne ne pleure ou ne dors dans les rues avec des pancartes d’appel à l’aide. Tout le monde est debout et travaille, nettoie, reconstruit, s’entraide. En plus ils ont le sourire. Dans la poste, je vois la trace des 2 mètres d’eau sur les murs. Tout n’est pas encore sec que les gens sont au travail, s’occupent de nous avec le sourire, et font ce qu’ils ont à faire. Je suis ému. Je croise un panneau «Be honest », et je regarde autour de moi. Moi, le touriste aux poches pleines venus prendre du bon temps pendant que eux…

Le salaire minimum aux Philippines est de 200 pesos par jours, quand contrat il y a. Durant mon séjour, le taux d’échange était aux alentours de 70 pesos pour 1 euro. Cela signifie qu’un smicard déclaré ici gagne 4 000 pesos par mois, soit autour de 57 euros. Et encore, ceci c’est dans les bon cas. Quand Ligaya va travailler dans le restaurant/breakfast qu’elle m’a montré, elle est payée entre 75 et 100 pesos la journée suivant le chiffre d’affaire, ce qui représente la moitié de ce que toucherais un employé de la poste au tri par exemple. Le taux de chômage dépasse les 30%, la pauvreté est omniprésente. Impossible d’imaginer que le Saint Tropez local, Boracai, avec son clinquant et sa richesse, côtoie à 2 heures de routes cet état des lieux. Par contre ils sont extrêmement solidaires et la famille à ici une valeur et une importance que nous européens avons oubliés. Il n’est pas rare qu’un salaire face vivre une dizaine de personne. Ligaya me raconte qu’elle a 11 frères et sœur, 34 nièces et neveux, et je ne sais plus combien de cousins qui eux aussi ont des enfants… Elle les connaît tous, leur parle régulièrement, connait tout de leur vie.


Destructions à Kalibo: http://www.youtube.com/watch?v=nGHNk73xVr0
Le typhon Franck: http://www.youtube.com/watch?v=Y5IuED2uoV0
Après le Typhon: http://www.youtube.com/watch?v=zgpS7_qzQS0

Elle me raconte qu’ils ont eu à peine le temps de s’enfuir de la maison quand le toit s’est envolé et que les murs sont tombés. Puis l’eau dans les rues a commencé à monter et ils ont trouvé une maison en brique qui avait résisté pour aller se réfugier sur le toit. Par miracle, il n’y a eu qu’une 20aine de mort et tout le monde dans sa famille est sain et sauf. Heureusement que ce n’est pas arrivé de nuit. Son neveu, Ronald, plus vieux, plus mature, récemment diplômé et futur instituteur ou prof de sport (il n’a pas encore choisi), acquiesce. Il me plait, il a bon esprit, nous avons bon contact, le courant circule bien.

Le soir arrive, après avoir réservé un petit hôtel du coin, j’accepte l’invitation de sa famille et je me décide à aller les rencontrer chez son oncle là où elle vie. Angoisse… Et là j’hallucine encore plus. Il y a tout le monde. Les voisins aussi veulent me voir. Elle me montre le toit : avant, ils se protégeaient de la pluie avec des sacs plastiques. Elle a donné à son oncle l’argent que je lui donné à l’aéroport la semaine d ‘avant. Ils ont utilisé pour se payer des tôles ondulées et s’offrir un toit pour les chambres et la pièce communes. C’est pour cela qu’ils étaient venus m’accueillir à l’aéroport et qu’ils voulaient me recevoir le midi, je ne savais pas… Nous faisons connaissance, il y a une guitare, ils me demandent de jouer, et le courant passe. Ligaya a une voix fabuleuse, elle a gagné il y a 2 ans le concours de chant de la ville. C’est un très bon moment. Le lieu est simple, mais ces gens sont vraiment des trésors. En 3 semaines, ils ont tout reconstruits et sont pleins de projets. Je regarde Ligaya, il va falloir que j’analyse ces nouvelles informations. En attendant, je fais ce que j’ai à faire avec ce que j’ai.



7/ Palawan

http://en.wikipedia.org/wiki/Palawan

Dream Island (Video)

Ligaya n’a jamais pris l’avion. Nous avons droit à un petit avion à hélice de 75 passagers pour aller à Manille. Elle a un siège fenêtre, et fait une drôle de tète. Elle regarde les nuages et les iles en bas et ne dis rien. Elle n’est jamais venue à Manille, nous regardons la ville depuis l’avion puis depuis le toit de l’hôtel près de l’aéroport.

En surfant sur internet, nous trouvons par hasard le site d’un petit hôtel situé sur une tout petite ile loin de tout. 3 heures de route depuis Puerto Princessa, puis 1 heure de bateau pour une ile isolée bordée de sable blanc, d’eau cristalline et de coraux, avec bungalows. Un paradis d’amoureux et de plongeurs. C’est décidé, c’est là que nous irons.

Je ne dirais pas grand chose sur cette semaine sur cette ile. Je ne veux pas que tout le monde se mette à aller là bas. Ils ont peu de clients et cela leur suffit, et tout le monde se passe le mot pour rester discret. Je ne suis même pas certain que faire un site web, même mal référencé, soit une bonne idée. C’est un lieu non pollué en dehors de toute civilisation, électricité quelques heures par jour via groupe électrogène, fond sous marins fabuleux, nourriture de rêve même pour un végétarien comme moi, fruits et soleil… Il faut que cela reste comme cela. Ce fut paradisiaque et cela restera notre trésor. L’arrivée en bateau avec l’arc en ciel partant de l’ile restera à vie dans ma mémoire, et je l’espère dans la sienne.

Par contre Ligaya a beaucoup de mal à ne plus être au contact de sa famille. Elle a besoin de savoir ce qu’ils font, et de leur dire où elle est et ce qu’elle fait en permanence. Elle fait le tour de l’ile pour trouver du signal avec téléphone portable et passe son temps à envoyer et recevoir des sms quand elle a du réseau. Elle n’était jamais parti de chez elle avant d’aller à Boracay, et visiblement même si tout va bien, c’est un coté nouveau auquel elle semble assez mal préparé.


Underground River (Video)

Nous avons aussi fait un détour vers la rivière souterraine, un trésor protégé Unesco qu’il faut aller voir quand on passe dans le coin.

Il faut aller voir les Philippines. Le pays est beau, les gens sont gentils. Il y a des merveilles à découvrir dans beaucoup d’endroits.



8/ Manille

End (Video)

Le retour fut difficile, nous sommes rentrés à Manille le mercredi matin, avec en point de mire la séparation du jeudi matin, elle vers Kalibo, moi vers Dublin via Amsterdam. Nous avons utilisé le mercredi pour visiter Manille avec un guide. Il n’y a pas grand chose à dire sur Manille, c’est sale, pollué, mais ce fut l’occasion de visiter un musée, la plus vielle église locale, les ancienne fortifications, d’étudier l’histoire du pays, et le monument Américain dédié aux victimes de la dernière guerre. Nous finissons la journée dans un grand centre commercial de Manille, assez proche des certains grands shoppings center européens avec de multiples magasins sur plusieurs étages. Nous en parlons, et je lui dis que cela ressemble à la vie Européenne, avec speed, pression, stress, besoin permanent de savoir où l’on sera dans les prochaines 30 minutes avec combien en poche, etc… Et cela aussi, c’est très nouveau, cela lui semble très étrange et elle nous traite de fou. Je n’insiste pas, mais je me dis qu’elle n’est pas prête à venir en Europe pour le moment. C’est une information à prendre en compte. Peut être un peu plus d’école pour apprendre un métier, elle veut apprendre la coiffure et la beauté féminine, elle le fait déjà pour sa famille mais la formation et le diplôme, c’est mieux pour trouver du travail, même si dehors de ses capacités financières actuelle… Peut être qu’il faut qu’elle voyage aussi un peu plus, et qu’elle intègre les éléments de ces deux dernières semaines…

Le soir fut consacré à un diner avec sa sœur qui habite Manille maintenant et qu’elle n’avait pas vue depuis 2 ans.

Puis la séparation à l’aéroport du jeudi matin, le retour via KLM et son interface de films qui marche mal / pas, le transit à Amsterdam et l’arrivée à Dublin sous la pluie et 14 degrés.

Le jeudi soir, la caissière à Tesco empilait mes achats plus vite que je ne pouvais les mettre dans mon sac. Je lui ais adressé un sourire. Elle a répondu agressivement, en se moquant, d’aller plus vite car il y avait du monde derrière mois. Le retour à la vie Européenne est assez difficile.

Par contre j’ai dans l’idée de monter une association d’aide aux victimes de Kalibo. La radio sera OK pour m’appuyer, ainsi que j’en suis sur les communautés PHP et Linux Ireland. Un ami écris dans un journal national, il est près à en parler dans sa colonne hebdomadaire. Mes amis musiciens peuvent faire des concerts. Il faudra pour cela entrer en relation avec des personnalités de Kalibo, Ronald s’en occupe. Restera à mettre au point un vrai projet et voir comment ca évolue, surtout que je ne suis plus sur place.

Bon anniversaire à Ligaya qui a fêté ses 25 ans ce samedi. Espérons que tout se passe bien pour chacun d’entre nous. Décidemment, il faut toujours que je me fourre dans des histoires pas possibles… Même si celle là est belle !!!!

Vivement les prochaines vacances…

@++

Stef


Videos:
Hong Kong
Macau
Kalibo
Dream Island
Underground River
End


Nombre de commentaires : 1 - Nombre de consultations : 12766

À propos de Stef

The Boss


1 Commentaires :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.